Lilypie 2ème anniversaire Ticker

mardi 3 avril 2007

Dialoguons

Trop de dialogue finit-il par tuer le dialogue? Trop d'échanges "profonds" nuisent-ils à une relation simple et fluide? Est-ce utile d'être sans cesse dans l'approfondissement du pourquoi et du comment? Et de le partager systématiquement à l'autre? Risquant ainsi de le blesser ou pire de le lasser? Et d'alourdir fameusement une relation qui doit à chaque fois peiner pour sortir de la moindre petite incompréhension?

Mais il est clair aussi que trop peu de dialogue tue la relation... Si rien n'est échangé, du moins rien qui aurait besoin d'être échangé pour une meilleure compréhension, pour dissiper des malentendus, pour créer une connivence et une intimité, on sait bien que cela finit par faire des routes séparées, des étrangers l'un pour l'autre.

Alors quoi? Faut-il là aussi un juste milieu? Mais quel juste milieu? Et quel en serait le moyen le plus adéquat? La parole ou l'écriture, le verbal ou le non-verbal?

J'ai un ami qui, quand un malentendu ou une incompréhension nous sépare, ne souhaite pas trop en parler, ou s'il accepte, ce doit être vite fait bien fait. Il n'aime pas l'atmosphère de lourdeur que crée immanquablement une discussion, même menée avec respect et calme. Ce qui est passé est passé, dit-il, on n'y revient pas: la vie est courte, il faut la vivre au présent. Moi cela me laisse frustrée, car j'aime que les malentendus soient dissipés, clarifiés, expliqués. Pourtant je dois reconnaître qu'à partir du moment où je lâche ce désir de clarification à tout prix, que je me réinstalle au présent dans la relation amicale à laquelle je tiens, les choses difficiles s'évaporent sans avoir eu le temps de se transformer en vilaines tumeurs.

Faut-il gratter les plaies pour en enlever le pus et leur donner une occasion de guérir?Ou faut-il au contraire cesser de les gratter, de les triturer pour qu'elles cessent de s'envenimer?

Mais finalement n'est-ce pas une douce illusion de croire qu'on peut tout partager avec l'autre, les autres... Tout ceci ne nous renvoie-t-il pas à notre solitude existentielle? Oui, je sais, c'est sans doute très réducteur de poser la question en ces termes... toutes les nuances sont possibles dans le dialogue et la relation, et il faut sans doute apprendre à écouter ses intuitions pour se couler dans le bon pour soi.

Aucun commentaire: