Lilypie 2ème anniversaire Ticker

jeudi 12 avril 2007

Excuse-moi de te demander pardon!

Excuse-moi...je te présente mes excuses...mille excuses...scuse me...je m'excuse...

Ces petits mots qui font partie du code de bonne conduite de la société, ne portent finalement pas à conséquence. Ce ne sont que des mots, utiles et nécessaires certes, mais qui n'engagent ni celui qui les prononce, ni celui qui les reçoit: d'ailleurs ce dernier s'empresse de répondre: de rien...c'est oublié...pas de souci...et autres formules du même genre. Formules passe partout lancées machinalement.

Pour moi tant qu'on est dans les excuses, on demeure dans la première couche, la couche superficielle du "reconnaître son erreur". C'est suffisant pour les petites choses qui traversent notre quotidien, du genre je ne tiens pas la porte qui se referme un peu fort sur la personne qui suit, oh! pardon!... ou bien j'ai oublié de te rapporter un livre, je m'excuse... je suis en retard ...excuse-moi...etc.

Demander pardon, être capable de demander pardon pour moi est une tout autre démarche, bien plus engageante, pour les deux parties en présence: un pardon suppose d'abord une faute, ensuite une fameuse prise de conscience de la part du fauteur, un regret vrai et un désir de le signifier en le disant à l'autre.

Beaucoup de gens se rendent coupables de toutes sortes d'actes "fautifs", mais ils font semblant de rien, et jamais au grand jamais ne se tournent vers celui qu'ils ont lésé, ou auquel ils ont fait du tort pour reconnaître leur erreur...

Ce n'est pas une démarche facile et peut-être que l'offensé n'accordera jamais le pardon, mais c'est là sa responsabilité à lui (ou elle) ce n'est pas de cela que je parle aujourd'hui.
Quel est le parent qui demande pardon à son enfant de l'avoir frappé, de s'être laissé aller à la colère, d'avoir été injuste...Le plus souvent, après s'être calmé on ne dit plus rien, on fait semblant de rien, et l'enfant reste avec un sentiment d'injustice fort. Ou alors il perd ses repères puisque les parents sont sensés de pas commettre de faute.

Quel est le chauffeur imprudent (ou le chauffard) qui après avoir causé un accident va prendre la peine d'écrire ou de se manifester pour "demander pardon"? On laisse la justice se faire, elle est là pour ça, elle remplit le rôle d'indemniser la victime, pas besoin de faire une démarche personnelle.

Quel est le journaliste qui reconnaît avoir nui à tort à la réputation d'une personne qui en a souffert le martyre? Quels sont les avocats, juges, directeurs d'école ou d'institution, les hommes politiques, les prêtres et hommes d'église, bref tous ces gens influents... qui ont le courage de s'adresser aux gens auxquels ils ont fait un tort parfois "mortel" pour reconnaître leur faute, le dire et tenter de la réparer?

De toutes façons, n'est-ce pas, pour le coupable, ce n'est jamais de sa faute n'est-ce pas?

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